marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poème de La Fontaine:Le renard,le loup et le cheval Lun 12 Mai - 12:33 | |
| Le Renard, le Loup, et le Cheval Un renard, jeune encor, quoique des plus madrés, Vit le premier Cheval qu'il eût vu de sa vie. Il dit à certain Loup, franc novice : Accourez Un animal paît dans nos prés, Beau, grand ; j'en ai la vue encor toute ravie. Est-il plus fort que nous ? dit le Loup en riant. Fais-moi son Portrait, je te prie. Si j'étais quelque Peintre ou quelque Etudiant, Repartit le Renard, j'avancerais la joie Que vous aurez en le voyant. Mais venez. Que sait-on ? peut-être est-ce une proie Que la Fortune nous envoie. Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis, Assez peu curieux de semblables amis, Fut presque sur le point d'enfiler la venelle. Seigneur, dit le Renard, vos humbles serviteurs Apprendraient volontiers comment on vous appelle. Le Cheval, qui n'était dépourvu de cervelle, Leur dit : Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs : Mon Cordonnier l'a mis autour de ma semelle. Le Renard s'excusa sur son peu de savoir. Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ; Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir. Ceux du Loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire. Le Loup, par ce discours flatté, S'approcha ; mais sa vanité Lui coûta quatre dents : le Cheval lui desserre Un coup ; et haut le pied. Voilà mon Loup par terre Mal en point, sanglant et gâté. Frère, dit le Renard, ceci nous justifie Ce que m'ont dit des gens d'esprit : Cet animal vous a sur la mâchoire écrit Que de tout inconnu le Sage se méfie.
Jean de La Fontaine. [size=16] Ninnenne
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marileine moderateur
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| Sujet: Re: Poème de La Fontaine:Le renard,le loup et le cheval Lun 12 Mai - 12:36 | |
| Poème: Le loup et les brebis Les Loups et les Brebis Après mille ans et plus de guerre déclarée, Les Loups firent la paix avecque les Brebis. C’était apparemment le bien des deux partis ; Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée, Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits. Jamais de liberté ni pour les pâturages, Ni d’autre part pour les carnages : Ils ne pouvaient jouir qu’en tremblant de leurs biens. La paix se conclut donc on donne des otages ; Les Loups leurs Louveteaux et les Brebis leurs Chiens. L’échange en étant fait aux formes ordinaires Et réglé par des Commissaires, Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats Se virent Loups parfaits et friands de tuerie, lls vous prennent le temps que dans la Bergerie Messieurs les Bergers n’étaient pas, Etranglent la moitié des Agneaux les plus gras, Les emportent aux dents, dans les bois se retirent. Ils avaient averti leurs gens secrètement. Les Chiens qui sur leur foi reposaient sûrement, Furent étranglés en dormant : Cela fut sitôt fait qu’à peine ils le sentirent. Tout fut mis en morceaux un seul n’en échappa. Nous pouvons conclure de là Qu’il faut faire aux méchants guerre continuelle. La paix est fort bonne de soi, J’en conviens mais de quoi sert-elle Avec des ennemis sans foi . Jean de La Fontaine.
Ninnenne
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