marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes sur les fleurs(suite et fin) Dim 12 Oct - 13:12 | |
| Cétait cette fleur qu'on appelle penséeLa pensée Un soir, vaincu par le labeur Où s'obstine le front de l'homme, Je m'assoupis, et dans mon somme M'apparut un bouton de fleur.
C'était cette fleur qu'on appelle Pensée; elle voulait s'ouvrir, Et moi je m'en sentais mourir : Toute ma vie allait en elle.
Echange invisible et muet : A mesure que ses pétales Forçaient les ténèbres natales, Ma force à moi diminuait.
Et ses grands yeux de velours sombre Se dépliaient si lentement Qu'il me semblait que mon tourment Mesurât des siècles sans nombre.
Vite, ô fleur, l'espoir anxieux De te voir éclore m'épuise; Que ton regard s'achève et luise !
René Armand François Sully Prudhomme. [size=18][/size] ------------------------------------------------------------------------------------------------Poème sur les RosesPrends cette Rose Prends cette rose aimable comme toi Qui sert de rose aux roses les plus belles, Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles, Dont la senteur me ravit tout de moi.
Prends cette rose et ensemble reçois Dedans ton sein mon coeur qui n'a point d'ailes: Il est constant et cent plaies cruelles N'ont empêché qu'il ne gardât sa foi. La rose et moi différons d'une chose: Un Soleil voit naître et mourir la rose, Mille Soleils ont vu naître m'amour, Dont l'action jamais ne se repose. Que plût à Dieu que telle amour, enclose, Comme une fleur, ne m'eut duré qu'un jour. Pierre de Ronsard. [size=16][/size] ------------------------------------------------------------------------------------------------Poème sur les FleursLes fleurs Des avalanches d'or du vieil azur, au jour Premier et de la neige éternelle des astres Jadis tu détachas les grand calices pour La terre jeune encore et vierge de désastres,
Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin, Et ce divin laurier des âmes exilées Vermeil comme le pur orteil du séraphin Que rougit la pudeur des aurores foulées,
L'hyacinthe, le myrte à l'adorable éclair Et, pareille à la chair de la femme, la rose Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair, Celle qu'un sang farouche et radieux arrose
Et tu fis la blancheur sanglotante des lys Qui roulant sur des mers de soupirs qu'elle effleure À travers l'encens bleu des horizons pâlis Monte rêveusement vers la lune qui pleure !
Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs, Notre Dame, hosannah du jardin de nos limbes Et finisse l'écho par les célestes soirs, Extase des regards, scintillements des nimbes
Ô Mère qui créas en ton sein juste et fort, Calice balançant la future fiole, De grandes fleurs avec la balsamique Mort Pour le poète las que la vie étiole.
Stéphane Mallarmé. --------------------------------------------------------------------------------------
Toutes les fleurs Toutes les fleurs, certes, je les adore ! Les pâles lys aux saluts langoureux, Les lys fluets dont le satin se dore, Dans leur calice d'ors poudreux ! Et les bluets bleus, Dont l'azur décore Les blés onduleux, Et les liserons qu'entrouvre l'aurore De ses doigts frileux. Mais surtout, surtout, je suis amoureux, Cependant que de folles gloses S'emplissent les jardins heureux, Des lilas lilas Et des roses roses !
Toutes les fleurs, certes, je les adore ! Les cyclamens aux fragiles bouquets, Les mimosas dont le buisson se dore, Et les chers jasmins si coquets, Et les doux genêts Dont la brise odore, Et les fins muguets, Les muguets d'argent, Si frais quand l'aurore Mouille les bosquets. Mais surtout, surtout je suis amoureux, Cependant que de folles gloses S'emplissent les jardins heureux, Des lilas lilas Et des roses roses !
Toutes les fleurs, certes, je les adore ! Toutes les fleurs dont fleurit ta beauté, Les clairs soucis dont la lumière dore Tes cheveux aux blondeurs de thé, L'iris velouté Qui te prête encore Sa gracilité, Et l'œillet qui met ta joue et l'aurore En rivalité ! Mais surtout, surtout je suis amoureux, Dans tes chères lèvres décloses Et dans les cernes de tes yeux, Des lilas lilas Et des roses roses
Edmond Rostand.
[size] ------------------------------------------------------------[/size] Une promenade dans le [size=16]jardin des Plantes,
Sous ces arbres chéris, où j'allais à mon tour Pour cueillir, en passant, seul, un brin de verveine, Sous ces arbres charmants où votre fraîche haleine Disputait au printemps tous les parfums du jour ;
Des enfants étaient là qui jouaient alentour ; Et moi, pensant à vous, j'allais traînant ma peine ; Et si de mon chagrin vous êtes incertaine Vous ne pouvez pas l'être au moins de mon amour.
Mais qui saura jamais le mal qui me tourmente Les fleurs des bois, dit-on, jadis ont deviné ! Antilope aux yeux noirs, dis, quelle est mon amante
Ô lion, tu le sais, toi, mon noble enchaîné , Toi qui m'as vu pâlir lorsque sa main charmante Se baissa doucement sur ton front incliné.[/size] Alfred de Musset. ------------------------------------------------------------------------------------------------ Les fleurs, Des avalanches d’or du vieil azur, au jour Premier et de la neige éternelle des astres Jadis tu détachas les grands calices pour La terre jeune encore et vierge de désastres, Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin, Et ce divin laurier des âmes exilées Vermeil comme le pur orteil du séraphin Que rougit la pudeur des aurores foulées, L’hyacinthe, le myrte à l’adorable éclair Et, pareille à la chair de la femme, la rose Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair, Celle qu’un sang farouche et radieux arrose ! Et tu fis la blancheur sanglotante des lys Qui roulant sur des mers de soupirs qu’elle effleure A travers l’encens bleu des horizons pâlis Monte rêveusement vers la lune qui pleure ! Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs, Notre Dame, hosannah du jardin de nos limbes ! Et finisse l’écho par les célestes soirs, Extase des regards, scintillement des nimbes ! Ô Mère qui créas en ton sein juste et fort, Calices balançant la future fiole, De grandes fleurs avec la balsamique Mort Pour le poète las que la vie étiole. Stéphane Mallarmé. [size] ------------------------------------------------------------------------------------------------Roses de Juin.[/size] Roses de juin, vous les plus belles, Avec vos cœurs de soleil transpercés, Roses violentes et tranquilles, et telles Qu'un vol léger d'oiseaux sur les branches posés,
Roses de juin et de juillet, droites et neuves, Bouches, baisers qui tout à coup s'émeuvent Ou s'apaisent, au va-et-vient du vent, Caresse d'ombre et d'or, sur le jardin mouvant;
Roses d'ardeur muette et de volonté douce, Roses de volupté en vos gaines de mousse, Vous qui passez les jours du plein été A vous aimer, dans la clarté,
Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses Oh ! que pareils à vous nos multiples désirs, Dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir S'entr'aiment, s'exaltent et se reposent !
Emile Verhaeren. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Les lilas et les roses. O mois des floraisons mois des métamorphoses Mai qui fut sans nuage et Juin poignardéJe n’oublierai jamais les lilas ni les rosesNi ceux que le printemps dans les plis a gardésJe n’oublierai jamais l’illusion tragiqueLe cortège les cris la foule et le soleilLes chars chargés d’amour les dons de la BelgiqueL’air qui tremble et la route à ce bourdon d’abeillesLe triomphe imprudent qui prime la querelleLe sang que préfigure en carmin le baiserEt ceux qui vont mourir debout dans les tourellesEntourés de lilas par un peuple griséJe n’oublierai jamais les jardins de la FranceSemblables aux missels des siècles disparusNi le trouble des soirs l’énigme du silenceLes roses tout le long du chemin parcouruLe démenti des fleurs au vent de la paniqueAux soldats qui passaient sur l’aile de la peurAux vélos délirants aux canons ironiquesAu pitoyable accoutrement des faux campeursMais je ne sais pourquoi ce tourbillon d’imagesMe ramène toujours au même point d’arrêtA Sainte-Marthe Un général De noirs ramagesUne villa normande au bord de la forêtTout se tait L’ennemi dans l’ombre se reposeOn nous a dit ce soir que Paris s’est renduJe n’oublierai jamais les lilas ni les rosesEt ni les deux amours que nous avons perdusBouquets du premier jour lilas lilas des FlandresDouceur de l’ombre dont la mort farde les jouesEt vous bouquets de la retraite roses tendresCouleur de l’incendie au loin roses d’AnjouLouis Aragon, Le Crève-coeur, 1941 ------------------------------------------------------------------------------------------ Toutes les fleurs. Toutes les fleurs, certes, je les adore. Les pâles lys aux saluts langoureux. Les lys fluets dont le satin se dore. Dans leur calice d'ors poudreux. Et les bluets bleus, Dont l'azur décore Les blés onduleux, Et les liserons qu'entrouvre l'aurore De ses doigts frileux. Mais surtout, surtout, je suis amoureux, Cependant que de folles gloses S'emplissent les jardins heureux, Des lilas lilas Et des roses roses.
Toutes les fleurs, certes, je les adore . Les cyclamens aux fragiles bouquets, Les mimosas dont le buisson se dore, Et les chers jasmins si coquets, Et les doux genêts, Dont la brise odore, Et les fins muguets, Les muguets d'argent, Si frais quand l'aurore Mouille les bosquets. Mais surtout, surtout je suis amoureux, Cependant que de folles gloses S'emplissent les jardins heureux, Des lilas lilas Et des roses roses.
Toutes les fleurs, certes, je les adore. Toutes les fleurs dont fleurit ta beauté, Les clairs soucis dont la lumière dore Tes cheveux aux blondeurs de thé, L'iris velouté Qui te prête encore Sa gracilité, Et l'œillet qui met ta joue et l'aurore En rivalité . Mais surtout, surtout je suis amoureux, Dans tes chères lèvres décloses Et dans les cernes de tes yeux, Des lilas lilas Et des roses roses.
Edmond Rostand-------------------------------------------------------Tous ces beaux poèmes proviennent du blog: holaf44.centerblog.net qui aime partager.Un très grand Ninnenne | |
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