Animaux- Marsupiaux - Diable de Tasmanie -
Souvent appelé « le sarcophile satanique », le diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii) est le plus gros des marsupiaux carnivores.
Son allure n’a en fait pas grand-chose de diabolique. Unique représentant de son genre, le diable de Tasmanie est une espèce qui prospérait autrefois dans l'ensemble de l’Australie. Aujourd’hui, le diable est confiné sur la sauvage île de Tasmanie.
Le diable de Tasmanie : un bon petit diable
Ce diable ressemble plutôt à un ourson à poils ras. Ses proportions sont celles d’un petit chien. Cette référence au diable résulte de l’impressionnante mâchoire de l’animal. Le sarcophile peut ouvrir une gueule béante découvrant la formidable rangée de dents qui tapissent son palais rouge-orangé.
Diable de Tasmanie en colère. image James Laurence Stewart
L’étrange feulement poussé par l’animal ne fait qu’accentuer la peur qu’il inspire.
Le diable de Tasmanie est nocturne. Charognard terrestre, il monte facilement aux arbres. Il a la réputation de défendre avec férocité son butin.
Le diable de Tasmanie peut devenir familier.
Il peut également chasser des àpossums et des wallabies.
La légende veut qu’il soit méchant et colérique. Lors de l’installation des premiers colons en Tasmanie, les diables venaient chaparder dans les bourgs. Certains fermiers réussirent à apprivoiser des diables. Ils en firent des animaux de compagnie aussi affectueux qu’un chien. C’est l’un des rares marsupiaux carnivores à pouvoir être domestiqué. Ils se révèlent d’agréables compagnons, joueurs et fidèles. Domestiqués, ils changent totalement leurs habitudes nocturnes. Ils adorent l’eau et s’offrent volontiers des bains de soleil.
Le diable de Tasmanie s'apprivoise plutôt bien. image t3rmin4t0r
Des agriculteurs tasmaniens promenaient leurs diables en laisse à Melbourne. Aujourd’hui, l’heure est surtout à leur préservation dans des réserves naturelles.
Les marsupiaux carnivores
Herbivores ou carnivores, tous les marsupiaux se caractérisent par le marsupium. C’est cette poche externe où les jeunes embryons parachèvent leur développement.
Les doigts sont réduits et ont fusionné chez les herbivores. Chez les carnivores, ils sont en nombre et griffus.
Les kangourous sont les marsupiaux herbivores les plus connus.
Les marsupiaux carnivores sont les premiers marsupiaux qui sont arrivés en Australie. Il s’agissait sans doute de rats marsupiaux.
Wallabies.
Avec les fossiles trouvés sur la péninsule Antarctique et des études d'ADN, on a la preuve que les marsupiaux se sont répandus, il y a 65 à 100 millions d'années, depuis l'Amérique du Sud jusqu'en Australie via l'Antarctique, alors que ces continents étaient réunis.
Souris à miel, une souris marsupiale.
Les marsupiaux proliférèrent au détriment de la faune locale : les Monotrèmes qui comprènent aujourd'hui l'ornithorynque et les échnidés.
L’isolement de l’Océanie a favorisé le développement des Marsupiaux et leur diversification.
Les marsupiaux carnivores regroupent quatre familles :
Les Notorycidés : la taupe marsupiale (Notoryctes typhlops)
Les Myrmécobidés : le fourmilier marsupial ou numbat (Myrmecobius fasciatus)
Un fourmilier marsupial.
Les Thylacinidés : le Thylacine ou tigre de Tasmanie (Thylacinus Cynocephalus) qui est officiellement éteint depuis les années 30.
Tigre de Tasmanie
Les Dasyuridés qui sont réparties en 15 genres différents : souris marsupiales, rats marsupiaux, chats marsupiaux ou le diable de Tasmanie
Chat marsupial (Dasyurus maculatus).
Portrait du diable de Tasmanie
Le diable de Tasmanie mesure 60 à 75 cm de long (mâle) pour un poids de 7 à 12 kg.
Sa fourrure varie du noir profond au gris foncé. Les oreilles, en principe pâles, deviennent rouges quand ils sont excités.
Le museau est pourvu de vibrisses sensitives. La truffe, toujours humide, constitue un organe olfactif important.
Le diable de Tasmanie possède un excellent odorat. image sanjoyg
La puissance des mâchoires est phénoménale pour un animal de cette taille. Il peut broyer les barreaux d’une cage larges d'un centimètre. Cette puissance est vitale pour un charognard.
En tant que charognard, il joue un rôle sanitaire non négligeable dans son environnement. Il peut également s’attaquer à des proies vivantes de la taille d’un agneau ou d’un wombat
Diable de Tasmanie en plein repas. image Pavel Sigarteu
Non territoriaux, les diables se répartissent selon des densités de 3 à 25 individus au km².
S’il le faut, ils peuvent parcourir jusqu’à 16 km par nuit pour chercher leur nourriture. Le diable a une endurance qui lui permet de courir 20 km en 2 h ½.
Un chasseur téméraire
Bien que principalement charognard, ce prédateur se nourrit également de mammifères et de serpents. Quand il réussit à surprendre une proie moyenne, il lui saute au cou et le mord avec la rage d’un pitbull.
Sa principale faiblesse réside dans sa vue médiocre. Il ne perçoit que les proies en mouvement. Mais, tout ce qui bouge l’attire y compris les poissons de surface.
Le diable de Tasmanie est un bon pêcheur. image nicolas.boullosa
Amateur d’eau, il fréquente le bord des rivières et en profite pour happer quelques grenouilles.
Ces batraciens secrètent une substance toxique au niveau de la peau. Le sarcophile a donc développé une technique appropriée. Il saisit la grenouille par les pattes, la frappe violemment contre le sol puis la frotte dans la terre pour la débarrasser du poison.
A la différence des nécrophages d’Afrique comme la hyène, il n’opère pas en groupe. Ses proies sont variées et il accepte de partager les plus grosses.
La reproduction du diable de Tasmanie
Comme tous les autres marsupiaux, le cycle de reproduction se caractérise par une très courte période de gestation, en moyenne 21 jours.
De véritables larves viennent au monde avant de rejoindre la poche maternelle.
Les partenaires se retrouvent en avril pour s’accoupler. Ils resteront ensemble une quinzaine de jours dans un terrier avant de s’unir. Peu après l’acte, la femelle devient très agressive pour chasser le mâle.
Après l'accouplement, la femelle chasse le mâle.
De la taille d’un gros haricot, 20 grammes environ, deux à quatre petits diables naissent nus. Ils resteront accrochés à une mamelle environ 4 à 6 mois.
Après 15 semaines de croissance, dotés de fourrure, ils commencent à explorer leur environnement immédiat.
Bébés diables de Tasmanie. image tearsxintherain
Le sevrage est terminé au bout de 8 mois. Les jeunes goûtent alors à leurs premières charognes.
La maturité sexuelle est atteinte vers deux ans. Mâles et femelles entreprennent alors une vie solitaire d’errance.
La longévité d’un diable de Tasmanie ne dépasse pas 8 ans.
Maladie cancéreuse du diable de Tasmanie
Depuis les années 90 les diables de Tasmanie, souffrent d'une pathologie cancéreuse transmissible. La tumeur se transmet d'un animal à l'autre par contact.
Cette maladie tumorale de la face du diable de Tasmanie (DFTD) a décimé environ 60% des effectifs.
Selon les chercheurs, sans traitement, ce marsupial pourrait disparaître d'ici cinquante ans.
En janvier 2010, dans un article publié dans la revue Science, des chercheurs australiens ont annoncé qu’ils avaient séquencé les gènes de cette maladie.
Ils espèrent pouvoir ainsi améliorer le diagnostic et le traitement de cette pathologie. En effet, qu'ils ont retrouvé dans toutes les tumeurs de la periaxine, une protéine spécifique exprimée par les cellules de Schwann. Ils annoncent que la periaxine pourrait être utilisée pour diagnostiquer la maladie et servir à la recherche d'un traitement.
D’après les études, la DFTD a depuis longtemps quitté son hôte initial et se comporte comme un parasite des marsupiaux.
La Tasmanie
Avec une superficie de 67 890 km², la Tasmanie est l’une des 30 plus grandes îles du monde. Découverte par Tasman en 1642, l’île est l’un des 6 états fédéraux australiens.
Le climat y est tempéré et humide. Les Tasmaniens natifs eurent moins de chance que leur faune. Ils furent exterminés après l’arrivée des colons. Truganina, la dernière tasmanienne, mourut en 1877.
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Côtes du sud de la Tasmanie. image AdamSelwood
Cette île est toute plissée et porte les traces des dernières glaciations.
La partie inscrite au patrimoine mondial est partagée en 22 réserves. La faune y est d’une importance mondiale.
Sur les 27 espèces de mammifères, 4 sont endémiques dont le diable de Tasmanie.
Classification
Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Classe: Mammalia
Superordre: Marsupialia
Ordre: Dasyuromorphia
Famille: Dasyuridae
Genre: Sarcophilus
Espèce: Sarcophilus harrisii
[size=24]Animaux - Marsupiaux - Loup marsupial ou tigre de Tasmanie -
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Loup marsupial ou tigre de Tasmanie
Le loup marsupial (Thylacinus Cynocephalus) a d’abord été appelé « tigre de Tasmanie » en raison de sa robe rayée. Le tigre de Tasmanie est également appelé loup de Tasmanie ou Hyena.
On considère que le loup marsupial ou Thylacine a disparu en 1936.
Pourtant, certains témoignages tendraient à prouver que quelques spécimens de tigres de Tasmanie ont pu survivre.
Portrait du tigre de Tasmanie
Les thylacinidés (loups marsupiaux) étaient des prédateurs ressemblant à des chiens.
Il y a environ 10 000 ans, la Tasmanie s'est séparée du continent australien. Certaines espèces se sont donc retrouvées isolées dont le diable de Tasmanie et le tigre de Tasmanie. Mais, le tigre de Tasmanie est également présent en Australie continentale jusqu'en Papouasie Nouvelle-Guinée.Des peintures rupestres qui représentent cet animal ont été découvertes.
Thylacinus cynocephalus, également baptisé tigre de Tasmanie, a survécu sur le continent australien jusque voici 3 000 ans. Sur l’île de Tasmanie, il a survécu jusque dans les années 30.
Le tigre de Tasmanie était communément brun mais sa robe variait du jaunâtre au gris. Sa robe était ornée, sur le dos, d'une dizaine de rayures sombres. Thylacinus avait une longue queue rigide. Ses mâchoires puissantes étaient pourvues de 46 dents pointues. Sa gueule pouvait s'ouvrir à 120 degrés.
Tigre de Tasmanie.
C’était le plus grand des marsupiaux carnivores récents. Il pesait entre 20 et 30 kg. Le mâle était plus grand que la femelle avec une longueur pouvant atteindre 1,80 m pour 56 cm de haut au garrot.
Thylacinus cynocephalus au zoo de New York en 1902
Le thylacine se nourrissait de toutes espèces d'animaux, notamment de petits mammifères et d'oiseaux nichant à terre. Il était plutôt nocturne et solitaire.
Comme tous les marsupiaux, les embryons (4 en moyenne) venaient au monde avant de rejoindre le marsupium. Cette poche externe permet aux embryons de finir leur développement.
Le massacre du loup marsupial
Au 19e siècle, les colons européens développèrent leur activité en Tasmanie. Rapidement, le thylacine fut considéré comme un tueur de moutons par les éleveurs.
En 1832, il fut tenu pour responsable de la mort de 18 moutons dans un petit village. Il devint alors l’ennemi public N°1.
Parallèlement, les chiens sauvages tuaient trois fois plus d’ovins.
Le plus gros des marsupiaux carnivores fut dès lors chassé intensivement. Des primes furent accordées à ceux qui ramenaient les dépouilles.
En 20 ans, 2 184 loups marsupiaux furent abattus.
Dessin de 1808
Au début du 20e siècle, il avait presque déjà disparu. Le dernier thylacine présent en Europe mourut au zoo de Londres en 1931. Le dernier représentant de l’espèce s’est éteint, lui, en 1936 à l’âge de 13 ans au zoo de Hobart.
Quelques années plus tard, le gouvernement tasmanien accorda au loup marsupial une protection officielle mais il était déjà trop tard.
C'est en 1986 que le tigre de Tasmanie a été déclaré officiellement comme une espèce éteinte.
Le tigre de Tasmanie toujours vivant ?
Plusieurs expéditions ont été organisées pour retrouver la trace du Thylacine mais toutes ont échoué.
Quelques campeurs et chasseurs ont affirmé avoir repéré des traces. En 1966, des poils d’un loup marsupial ont en effectivement été identifiés au nord-ouest de l’île.
Le célèbre magazine américain National Geographic perdit beaucoup d’argent à suivre cette piste sans résultat.
Plus récemment, le Thylacine aurait été signalé dans une des vastes réserves de l’île. La confirmation n’a pas été apportée.
Un magazine australien a offert une très forte récompense à quiconque pourra apporter la preuve qu'il existe encore un tigre de Tasmanie vivant.
Il faut souligner que régulièrement quelques spécimens d’espèces que l’on pensait éteintes réapparaissent miraculeusement en Australie.
La taille des espaces naturels australiens est telle qu’il est difficile de pouvoir comptabiliser avec certitude le nombre d’espèces.
Aujourd’hui, l’Australie semble avoir pris conscience de son patrimoine national. Avec les efforts effectués, peut-être verra t-on un jour le loup marsupial surgir des vallées perdues de Tasmanie ?
Le clonage du Tigre de Tasmanie
Des chercheurs de l'Australian Museum pensaient être en mesure, par des manipulations génétiques, de ramener à la vie le tigre de Tasmanie. En effet, L'ADN issu d'un petit tigre conservé dans de l'éthanol avait pu être reproduit avec succès et cela rendait théoriquement possible, d'ici une dizaine d'années, la résurrection de cette espèce. Il restait à introduire un fragment de cet ADN dans les cellules sexuelles d'un autre marsupial qui aurait servi de mère porteuse.
Mais, en février 2005, le Muséum d’Australie a renoncé au clonage du tigre de Tasmanie. Le nouveau directeur estime que le matériel génétique dont dispose le musée est trop abîmé pour permettre le clonage de l’animal.
Certains estiment que ce projet est irréalisable. Ce n’est pas l’avis du Pr Archer, initiateur du projet, qui espère que son idée pourra un jour être menée à bien ailleurs qu’au Muséum.
Classification
Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Classe: Mammalia
Superordre: Marsupialia
Ordre: Dasyuromorphia
Famille: Thylacinidae
Genre: Thylacinus
Espèce: Thylacinus cynocephalus
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