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| Nouveaux poèmes de différents auteurs | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Nouveaux poèmes de différents auteurs Ven 4 Nov - 12:02 | |
| Les papillons De toutes les belles choses Qui nous manquent en hiver, Qu’aimez-vous mieux ? Moi, les roses ; Moi, l’aspect d’un beau pré vert ; Moi, la moisson blondissante, Chevelure des sillons ; Moi, le rossignol qui chante ; Et moi, les beaux papillons ! Le papillon, fleur sans tige, Qui voltige, Que l’on cueille en un réseau ; Dans la nature infinie, Harmonie Entre la plante et l’oiseau !… Quand revient l’été superbe, Je m’en vais au bois tout seul : Je m’étends dans la grande herbe, Perdu dans ce vert linceul. Sur ma tête renversée, Là, chacun d’eux à son tour, Passe comme une pensée De poésie ou d’amour ! Gérard de Nerval. [size=18][/size] Hymne au soleil Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière, Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière, Se divise et demeure entière Ainsi que l'amour maternel !
Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre, Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître, L'humble vitre d'une fenêtre Pour lancer ton dernier adieu !
Tu fais tourner les tournesols du presbytère, Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher, Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère, Tu fais bouger des ronds par terre Si beaux qu'on n'ose plus marcher !
Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes ! Sois béni parmi l'herbe et contre les portails ! Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes ! Ô toi qui fais les grandes lignes Et qui fais les petits détails!
C'est toi qui, découpant la soeur jumelle et sombre Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit, De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre, A chaque objet donnant une ombre Souvent plus charmante que lui !
Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses, Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson ! Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses ! Ô Soleil ! toi sans qui les choses Ne seraient que ce qu'elles sont ! Edmond Rostand.
L'oiseau bleu Mon oiseau bleu a le ventre tout bleu Sa tête est d'un vert mordoré Il a une tache noire sous la gorge Ses ailes sont bleues avec des touffes de petites plumes jaune doré Au bout de la queue il y a des traces de vermillon Son dos est zébré de noir et de vert
Il a le bec noir les pattes incarnat et deux petits yeux de jais Il adore faire trempette, se nourrit de bananes et pousse Un cri qui ressemble au sifflement d'un tout petit jet de vapeur. On le nomme le septicolore. Blaise Cendrars. [size=18][/size] Dans ce jardin antique Dans ce jardin antique où les grandes allées Passent sous les tilleuls si chastes, si voilées Que toute fleur qui s'ouvre y semble un encensoir, Où, marquant tous ses pas de l'aube jusqu'au soir, L'heure met tour à tour dans les vases de marbre Les rayons du soleil et les ombres de l'arbre, Anges, vous le savez, oh ! comme avec amour, Rêveur, je regardais dans la clarté du jour Jouer l'oiseau qui vole et la branche qui plie, Et de quels doux pensers mon âme était remplie, Tandis que l'humble enfant dont je baise le front, Avec son pas joyeux pressant mon pas moins prompt, Marchait en m'entraînant vers la grotte où le lierre Met une barbe verte au vieux fleuve de pierre ! Victor Hugo. [size=18]Le cheval chante Le cheval chante. Le hibou miaule. L'âne gazouille. Le ruisseau hennit. C'est bien, mon enfant: joue avec les mots. Le triangle est rond. La neige est chaude. Le soleil est bleu. Lamaison voyage. Tu as de la chance : les mots sont amicaux et généreux. Le poisson plane. La baleine court. La fourchette a des oreilles. Le train se gratte. Je t'avais prévenu : Maintenant les mots te mordent Alain Bosquet.
Le chat et le miroir poèmeLe chat et le miroir Philosophes hardis, qui passez votre vie A vouloir expliquer ce qu'on n'explique pas, Daignez écouter je vous prie, Ce trait du plus sage des chats. Sur une table de toilette Ce chat aperçut un miroir ; Il y saute, regarde, et d'abord pense voir Un de ses frères qui le guette. Notre chat veut le joindre, il se trouve arrêté. Surpris, il juge alors la glace transparente, Et passe de l'autre côté, Ne trouve rien, revient, et le chat se présente Il réfléchit un peu ; de peur que l'animal, tandis qu'il fait le tour, ne sorte, Sur le haut du miroir, il se met à cheval deux pattes par içi, deux par là ; de la sorte Partout il pourra le saisir. Alors, croyant bien le tenir, Doucement vers la glace il incline la tête, Aperçoit une oreille, et puis deux à l'instant, A droite, à gauche il va jetant Sa griffe qu'il tient toute prête : Mais il perd l'équilibre, il tombe et n'a rien pris. Alors, sans davantage attendre, Sans chercher plus longtemps ce qu'il ne peut comprendre, Il laisse le miroir et retourne aux souris : Que m'importe, dit-il, de percer ce mystère ? Une chose que notre esprit, Après un long travail, n'entend ni ne saisit, Ne nous est jamais nécessaire.
Jean-Pierre Claris de Florian.Le portrait d'une enfant Oui ce front ce sourire et cette fraîche joue, C'est bien l'enfant qui pleure et joue, Et qu'un esprit du ciel défend , De ses doux traits ravis à la sainte phalange, C'est bien le délicat mélange; Poète j'y crois voir un ange, Père j'y trouve mon enfant.
On devine à ses yeux pleins d'une pure flamme, Qu'au paradis d'où vient son âme, Elle a dit un récent adieu. Son regard rayonnant d'une joie éphémère, Semble en suivre encore la chimère, Et revoir dans sa douce mère L'humble mère de l'Enfant-Dieu .
On dirait qu'elle écoute un chœur de voix célestes, Que de loin des vierges modestes Elle entend l'appel gracieux A son joyeux regard, à son naïf sourire On serait tenté de lui dire Jeune ange quel fut ton martyre, Et quel est ton nom dans les cieuxÔ toi dont le pinceau me la fit si touchante, Tu me la peins je te la chante ! Car tes nobles travaux vivront; Une force virile à ta grâce est unie; Tes couleurs sont une harmonie; Et dans ton enfance un génie Mit une flamme sur ton front !
Sans doute quelque fée à ton berceau venue, Des sept couleurs que dans la nue Suspend le prisme aérien, Des roses de l'aurore humide et matinale, Des feux de l'aube boréale, Fit une palette idéale Pour ton pinceau magicien
Victor Hugo.[size=18][/size] Coucher de soleil sous l'équateur poèmeCoucher de soleil sous l'équateur C’était sous l’équateur.Dans la vague apaisé Le char des jours plongeait ses flamboyants essieux, Et la nuit, s’avançant sur la voie embrasée, D’ombre et de paix sereine enveloppait les cieux. Les étoiles s’ouvraient sous un souffle invisible, Et brillaient, fleurs de feu, dans un ciel étouffant. L’Océan, dans son lit tiède, immense, paisible, S’endormait fort et doux et beau comme un enfant. Mais, tel qu’un fol esprit aux ailes vagabondes, Rasant des flots émus le frissonnant azur, Le vent des soirs courait sur les nappes profondes Et, par instants, ridait leur sein tranquille et pur. Et je suivais des yeux cette haleine indécise Se jouant sur l’abîme où dort l’âpre ouragan ; Et j’ai dit : « Dieu permet à la plus faible brise De rider ton front calme, ô terrible Océan ! Puissant et vaste, il faut la foudre et la tempête Pour soulever ton sein, pour courroucer tes flots ; Et le moindre vent peut, de son aile inquiète, Importuner ton onde et troubler ton repos. Des passions, poète, il faut aussi l’orage Pour soulever ta muse et ton verbe irrité ; Un souffle peut aussi, dans la paix qui t’ombrage, Troubler ta quiétude et ta sérénité. Toute vague a son pli, tout bonheur a sa ride. Où trouver le repos, l’oubli, l’apaisement ? Pour cette fleur sans prix notre cœur est aride ! L’inaltérable paix est en Dieu seulement. Pour moi, je n’irai point demander à la terre Un bonheur qui nous trompe ou qui nous dit adieu ; Mais toujours je mettrai, poète au rêve austère, Mon amour dans la Muse et mon espoir en Dieu ! Auguste Lacaussade.[size=18][/size] Le Perroquet Un gros perroquet gris, échappé de sa cage, Vint s'établir dans un bocage : Et là, prenant le ton de nos faux connaisseurs, Jugeant tout, blâmant tout, d'un air de suffisance, Au chant du rossignol il trouvait des longueurs, Critiquait surtout sa cadence. Le linot, selon lui, ne savait pas chanter ; La fauvette aurait fait quelque chose peut-être, Si de bonne heure il eût été son maître Et qu'elle eût voulu profiter. Enfin aucun oiseau n'avait l'art de lui plaire ; Et dès qu'ils commençaient leurs joyeuses chansons, Par des coups de sifflet répondant à leurs sons, Le perroquet les faisait taire. Lassés de tant d'affronts, tous les oiseaux du bois Viennent lui dire un jour : mais parlez donc, beau sire, Vous qui sifflez toujours, faites qu'on vous admire ; Sans doute vous avez une brillante voix, Daignez chanter pour nous instruire. Le perroquet, dans l'embarras, Se gratte un peu la tête, et finit par leur dire : Messieurs, je siffle bien, mais je ne chante pas. Jean-Pierre Claris de Florian.Enfance Au jardin des cyprès je filais en rêvant, Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent Prenait à ma quenouille, ou bien par les allées Jusqu’au bassin mourant que pleurent les saulaies Je marchais à pas lents, m’arrêtant aux jasmins, Me grisant du parfum des lys, tendant les mains Vers les iris fées gardés par les grenouilles. Et pour moi les cyprès n’étaient que des quenouilles, Et mon jardin, un monde où je vivais exprès Pour y filer un jour les éternels cyprès. Guillaume Apollinaire.Les beaux pigeons poèmeLES BEAUX PIGEONS Pigeon oiseau à la blanche robe,Dans l'enfer des villes, A mon regard tu te dérobes,Tu es vraiment le plus agile ! Quand tu vas te perché,Tout en affrontant le vent, Je suis gai,En te regardant. Pigeon voyageur,Au paradis des tropiques, Toutes les années tu es à l'heure,Tu t'envoles avec un air mystique. Quand vous déployer vos ailes,Et que vous allez pour vous élancer, Vous me faites penser,A des pêles-mêles. Pigeon-oiseau aux tâches noires, Dans le paradis de la vie, Personne ne peut y croire, A Ta Belle Vie. Anthony Vachin.[size=18][/size] La coccinelle poèmeLa coccinelle
Elle me dit :Quelque chose Me tourmente.Et j'aperçus Son cou de neige, et, dessus, Un petit insecte rose. J'aurais dû - mais, sage ou fou, A seize ans on est farouche, Voir le baiser sur sa bouche Plus que l'insecte à son cou. On eût dit un coquillage; Dos rose et taché de noir. Les fauvettes pour nous voir Se penchaient dans le feuillage. Sa bouche franche était là : Je me courbai sur la belle, Et je pris la coccinelle; Mais le baiser s'envola. Fils, apprends comme on me nomme, Dit l'insecte du ciel bleu, Les bêtes sont au bon Dieu, Mais la bêtise est à l'homme.
Victor Hugo.Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées * poèmeLe soleil s'est couché ce soir dans les nuées.Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !Tous ces jours passeront; ils passeront en fouleSur la face des mers, sur la face des monts,Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où rouleComme un hymne confus des morts que nous aimons.Et la face des eaux, et le front des montagnes,Ridés et non vieillis, et les bois toujours vertsS'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnesPrendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,Sans que rien manque au monde, immense et radieux ! Victor Hugo.Photographie
Ton sourire m'attire comme Pourrait m'attirer une fleur Photographie tu es le champignon brun De la forêt Qu'est sa beauté Les blancs y sont Un clair de lune Dans un jardin pacifique Plein d'eaux vives et de jardiniers endiablés Photographie tu es la fumée de l'ardeur Qu'est sa beauté Et il y a en toi Photographie Des tons alanguis On y entend Une mélopée Photographie tu es l'ombre Du Soleil Qu'est sa beauté Guillaume Apollinaire.Poème sur les MouettesJe ne sais pourquoi Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D’une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m’est cher, D’une aile d’effroi Mon amour le couve au ras des flots.Pourquoi, pourquoi ? Mouette à l’essor mélancolique, Elle suit la vague, ma pensée, À tous les vents du ciel balancée, Et biaisant quand la marée oblique, Mouette à l’essor mélancolique. Ivre de soleil Et de liberté, Un instinct la guide à travers cette immensité. La brise d’été Sur le flot vermeil Doucement la porte en un tiède demi-sommeil. Parfois si tristement elle crie Qu’elle alarme au loin le pilote, Puis au gré du vent se livre et flotte Et plonge, et l’aile toute meurtrie Revole, et puis si tristement crie ! Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D’une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m’est cher, D’une aile d’effroi Mon amour le couve au ras des flots.Pourquoi, pourquoi ? Paul Verlaine.[size=18][/size] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Sam 5 Nov - 11:21 | |
| "Le choix des souvenirs."Le vent balaie les feuilles mortes En laissant là mes souvenirs, J'aurais aimé qu'il en emporte, Au moins ceux qui me font souffrir... Mais lorsqu'à l'aube je m'éveille Mes souvenirs sont bien présents Et jour après jour c'est pareil, Impossible de vivre sans... Alors il me faut regarder Bien au-delà de l'horizon, J'ouvre ma porte et laisse entrer Des p'tits bonheurs dans ma maison. Car nul ne possède ce choix de prendre ou alors d'oublier Ces souvenirs qui font le poids De toutes les années passées. Il nous faut juste faire l'impasse Sur tous les souvenirs orageux Et alors viendront prendre place de jolis morceaux de ciel bleu. "Aubrylia" Ninnenne blog de partage | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Sam 5 Nov - 13:25 | |
| Loin des grands rochers noirs poèmeLa mer Loin des grands rochers noirs que baise la marée, La mer calme, la mer au murmure endormeur, Au large, tout là-bas, lente s’est retirée, Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt. La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage, Au profond de son lit de nacre inviolé Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage, Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé. La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire, À l’écart, en secret, son immense tourment, Que la fauve amoureuse, au large se retire, Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant. Et la brise n’apporte à la terre jalouse, Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux : L’âme des océans frémit comme une épouse Sous le chaste baiser des impassibles cieux. Nérée Beauchemin.
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Dim 6 Nov - 14:00 | |
| Un sourire Un sourirene coûte rien,mais il rapporte beaucoup. Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne. Il suffit d'un moment pour esquisser un sourire,
mais son souvenir est parfois inoubliable. Nul n'est si riche ou si puissant qu'il puisse s'en passer et nul n'est si pauvre qu'il ne puisse s'enrichir en le donnant. Un sourire crée le bonheur au foyer, encourage la bienveillance en affaires et scelle l'amitié. Il apporte le repos à ceux qui sont fatigués, la joie à ceux qui sont découragés, le soleil à ceux qui sont tristes. C'est le meilleur antidote de la nature contre les tracas de la vie. On ne peut l'acheter, l'emprunter ou le voler, car il n'a de valeur que lorsqu'il est donné. Si vous rencontrez quelqu'un qui ne vous donne pas le sourireque vous méritez, soyez généreux, offrez-lui le vôtre. Car personne n'a autant besoin d'un sourireque celui qui ne peut en accorder aux autres. Raoul Follereau.
[size=24]L'écureuil et la feuille[/size] L’écureuil et la feuille Un écureuil, sur la bruyère, Se lave avec de la lumière. Une feuille morte descend, Doucement portée par le vent. Et le vent balance la feuille Juste au-dessus de l’écureuil ; Le vent attend, pour la poser Légèrement sur la bruyère, Que l’écureuil soit remonté Sur le chêne de la clairière Où il aime à se balancer Comme une feuille de lumière.
Maurice Carême.
Ne te prive pas d'être heureux
Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés. Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite ! Pablo Neruda.
Les feuilles mortes Tombent, tombent les feuilles rousses, J'entends la pluie sur la mousse. Tombent, tombent les feuilles molles, J'entends le vent qui s'envole. Tombent, tombent les feuilles d'or, J'entends l'été qui s'endort. Tombent, tombent [size=18]les feuilles mortes, J'entends l'hiver à ma porte.[/size] Pernette Caponnière. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Mar 8 Nov - 13:57 | |
| Quand vient L'automne On voit, quand vient l'automne, aux fils télégraphiques De longues lignes d'hirondelles grelotter. On sent leurs petits coeurs qui ont froid s'inquiéter. Même sans l'avoir vu, les plus toutes petites Aspirent au ciel chaud et sans tâche d'Afrique. C'est dur d'abandonner le porche de l'église ! Dur qu'il ne soit plus tiède ainsi qu'aux mois passés ! Oh ! Comme elles s'attristent ! Oh ! Pourquoi le noyer Les a-t-il donc trompées en n'ayant plus de feuilles . La nichée de l'année ne le reconnaît point, Ce printemps que l'automne a recouvert de deuil. Francis Jammes. [size=18][/size] [size=24]L'AutomneL’automne L 'automne au coin du bois,Joue de l'harmonica.Quelle joie chez les feuilles !Elles valsent au brasDu vent qui les emporte.On dit qu'elles sont mortes,Mais personne n'y croit.L 'automne au coin du bois,Joue de l'harmonica. Maurice Carême.La vigne et la maisonLa vigne et la maison Ecoute le cri des vendanges Qui monte du pressoir voisin ; Vois les sentiers rocheux des granges Rougis par le sang du raisin. Regarde au pied du toit qui croule : Voilà, près du figuier séché, Le cep vivace qui s’enroule A l’angle du mur ébréché. Autrefois, ses pampres sans nombre S’entrelaçaient autour du puits ; Père et mère goûtaient son ombre ; Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits. Il grimpait jusqu’à la fenêtre ; Il s’arrondissait en arceau ; Il semble encor nous reconnaître Comme un [size=18]chien gardien d’un berceau,[/size] Sur cette mousse des allées Où rougit son pampre vermeil, Un bouquet de feuilles gelées Nous abrite encor du soleil. Alphonse de Lamartine. [size=18][/size] VendangesVendanges Les choses qui chantent dans la tête Alors que la mémoire est absente, Ecoutez, c’est notre sang qui chante… O musique lointaine et discrète !Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure Alors que notre âme s’est enfuie, D’une voix jusqu’alors inouïe Et qui va se taire tout à l’heure.Frère du sang de la vigne rose, Frère du vin de la veine noire, O vin, ô sang, c’est l’apothéose !Chantez, pleurez !Chassez la mémoire Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres Magnétisez nos pauvres vertèbres, Paul Verlaine. Les VendangesLes VendangesHier on cueillait à l'arbre une dernière pêche,Et ce matin, voici, dans l'aube épaisse et fraîche,L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins.Un fin givre a ridé la pourpre des raisins.Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée,Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentéeL'horizon s'éclaircit en de vagues rougeurs,Et le soleil levant conduit les vendangeurs.Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ;Chacun, dans le sillon que le maître désigne,Serpe en main, sous le cep a posé son panier.Honte à qui reste en route et finit le dernier !Les rires, les clameurs stimulent sa paresse !Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse !Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas,Plus d'un rouge corsage entre les échalas ;Voici qu'un lièvre part, on a vu ses oreilles ;La grive au cri perçant fuit et rase les treilles.Malgré les rires fous, les chants à pleine voix,Tout panier est déjà vidé plus d'une fois,Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange,Escortés des enfants, sont partis pour la grange.Au pas lent des taureaux les voilà revenus,Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus.On descend, et la troupe à grand bruit s'éparpille,Va des chars aux paniers, revient,saute et grappille,Prés des ceps oubliés se livre des combats.Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats,Préludant par des pleurs à de folles risées,Tout empourprés du jus des grappes écrasées . Victor De Laprade.
L'écureuil et la feuilleL'écureuil et la feuille Un écureuil, sur la bruyère, Se lave avec de la lumière. Une feuille morte descend, Doucement portée par le vent.
Et le vent balance la feuille Juste au dessus de l'écureuil; Le vent attend, pour la poser Légèrement sur la bruyère,
Que l'écureuil soit remonté Sur le chêne de la clairière Où il aime à se balancer Comme une feuille de lumière.
Maurice Carême.[size=18][/size] Bel AutomneBel Automne Saison fidèle aux coeurs qu'importune la joie,Te voilà, chèr Automne, encore de retour.La feuille quitte l'arbre, éclatante, et tournoieDans les forêts à jour. Les aboiements des chiens de chasse au loin déchirent L'air inerte où l'on sent l'odeur des champs mouillés. Gonflés d'humidité, les prés mornes soupirent En cédant sous les pieds. Les oiseaux voyageurs, par bandes, dans les nues, Emigrent vers le Sud et les soleils plus chauds. Les laboureurs, penchés sur les lentes charrues, Couronnent les coteaux. Le soir, à l'horizon, parfois le ciel est rose ; Des troupes de corbeaux traversent le couchant. Dans le creux des sillons de la plaine repose, Pensive, une eau d'argent. Charles Guérin.[size=18][/size] Ninnenne blog de partage [/size] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Jeu 10 Nov - 12:52 | |
| Pluie d'AutomnePluie d'Automne La pluie froide et tranquille Qui tombe lentement du ciel gris, Frappe mes vitres à petits coups Comme pour m’appeler. Elle ne fait qu’un bruit léger, Et pourtant la chute de chaque goutte Retenti tristement dans mon cœur, Tandis qu’assis au foyer, Les pieds sur les chenets, La pluie monotone retient ma pensée Dans une rêverie mélancolique Et je songe . Anatole [size=18]France.[/size] Ninnenne blog de partage | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Jeu 10 Nov - 13:22 | |
| Octobre est doux. L'hiver pèlerin s'achemine Au ciel où la dernière hirondelle s'étonne. Rêvons le feu s'allume et la bise chantonne. Rêvons le feu s'endort sous sa cendre d'hermine.
L'abat-jour transparent de rose s'illumine. La vitre est noire sous l'averse monotone. Oh ! le doux remember en la chambre d'automne, Où des trumeaux défunts l'âme se dissémine.
La ville est loin. Plus rien qu'un bruit sourd de voitures Qui meurt, mélancolique, aux plis lourds des tentures. Formons des rêves fins sur des miniatures.
Vers de mauves lointains d'une douceur fanée Mon âme s'est perdue , et l'heure enrubannée Sonne cent ans à la pendule surannée.
Albert Samain. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Jeu 10 Nov - 13:25 | |
| Les Vendanges[size=18]Les Vendanges[/size] Quand le raisin est mûr, par un ciel clair et doux, Dès l'aube, à mi-coteau, rit une foule étrange C'est qu'alors dans la vigne, et non plus dans la grange, Maîtres et serviteurs, joyeux, s'assemblent tous.
A votre huis, clos encor, je heurte. Dormez-vous ? Le matin vous éveille, élevant sa voix d'ange Mon compère, chacun, en ce temps-ci, vendange. Nous avons une vigne eh bien ! Vendangeons-nous ?
Mon livre est cette vigne, où, présent de l'automne, La grappe d'or attend, pour couler dans la tonne, Que le pressoir noueux crie enfin avec bruit.
J'invite mes voisins, convoqués sans trompettes, A s'armer promptement de paniers, de serpettes. Qu'ils tournent le feuillet sous le pampre est le fruit.
Aloysius Bertrand. Ninnenne blog de partage
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