Orages ordinaires William Boyd
BIOGRAPHIE WILLIAM BOYD
William Andrew Murray Boyd, né en 1952 à Accra (Ghana), est un écrivain, scénariste et réalisateur britannique. Il fait ses études à l'université de Glasgow, à l'université de Nice, en Écosse et à Oxford où, après ses études, il enseigne la[size=18]littérature. C'est à cette époque qu'il publie son premier roman Un Anglais sous les Tropiques (1984). William Boyd est marié et partage sa vie entre le Sud-ouest de laFrance (Dordogne) et Londres. Le roman, Orages ordinaires, est paru en 2010. Son second, ‘Comme neige au soleil’, fait définitivement de lui un auteur à succès. Boyd balade aussi sa plume au fil de scénarios de télévision et de cinéma, en adaptant ses propres oeuvres, notamment à la BBC, avec 'Armadillo' en 2001, puis en produisant plusieurs scénarios originaux, dont celui de ‘Chaplin’ en 1992. Passionné de septième art, il se lance même dans l’aventure de la réalisation en mettant en scène, en 1999, ‘La Tranchée’. Membre de la Royal Society of Literature depuis 1983, il s'essaye en 2004 aux nouvelles avec son recueil intitulé 'Fascination', avant de récidiver l’année suivante avec ‘La Femme sur la plage avec un chien’. En 2007, il revient avec ‘La Vie aux aguets’ à son genre romanesque de prédilection, signant à la fois un vibrant portrait de femmes et un ouvrage poignant. Désormais reconnu dans le monde entier comme un des auteurs britanniques les plus talentueux de sa génération, William Boyd a reçu de nombreux honneurs de par le monde: il a notamment été fait Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France.[/size]
L'histoire :
Adam Kindred, jeune climatologue spécialiste des nuages,désireux de restituer un dossier à son propriétaire, un médecin qu'il vient de rencontrer fortuitement, le retrouve poignardé chez lui. En quelques heures, il se retrouve dépouillé de tout ce qu'il tenait pour acquis : sa carrière, sa réputation, ses cartes de crédit, son passeport, son portable, et même ses vêtements, soit tous les signes extérieurs de son identité humaine
Afin d’échapper au tueur qu’il a surpris, et à la police car tout l’accable, du fait d'une succession de terrifiantes coïncidences qui font de lui l'auteur tout désigné du meurtre, il se crée un refuge au bord de la Tamise car sa seule issue est d'entrer dans la clandestinité. Il rejoind la multitude de ces disparus qui hantent les grandes capitales mais demeurent indétectables sous les rayons inquisiteurs des radars sociaux et peu à peu se clochardise.
Désertant un Londres indifférent au sort de ses marginaux, il se mêle aux bas fonds de l’East End et à une société interlope plongée dans un enfer moderne.
Entre ses poursuivants multiformes et insaisissables et ses frères de misère, Adam fait l'apprentissage cruel et fascinant de l'art de la survie à l'intérieur d'un Londres hors normes, peuplé de personnages fort inventifs face aux vicissitudes existentielles.
En opérant - grâce à la chance et à l'amour- sa remontée à la surface du monde dit civilisé, Adam regagne l'espoir de redevenir lui-même et d'en finir avec cette vie en fuite orchestrée de main de maître par un auteur qui, lui, n'a rien laissé au hasard.
Son enquête inlassable l’amène à démasquer la conspiration de puissantes firmes pharmaceutiques prêtes à commercialiser un traitement contre l’asthme, très lucratif pour elles, mortel pour des milliers d’enfants.
William Boyd pose ainsi la question du parcours moral et psychologique où les notions de bien et de mal, d’innocence et de culpabilité sont malmenées.
L'AVIS DE LA PRESSE
Lire
‘Orages ordinaires’ entrelace savamment un portrait de Londres en ce début de XXIe siècle, une satire du monde impitoyable des affaires tout en se livrant à une variation sur cette vie compliquée, difficile, éphémère que nous menons. Chef d’orchestre au sommet de son art, William Boyd mérite une longue et fervente standing ovation.
Le Point
Voilà un roman où l’on sent le pouvoir de fantaisie de la narration, mais pas toujours ce qui fait la raison d’un livre d’écrivain : sa nécessité.
L’Express
Un roman haletant qui est à la fois une histoire de dégringolade sociale, une réflexion sur la fragilité de l'identité et une machine infernale à la Hitchcock. Du très grand Boyd.
Le Monde
On lit d'une traite ce thriller moral à l'intrigue classique - l'homme seul face à des adversaires ultra-puissants et sanguinaires - mais diaboliquement construit, solidement documenté et parfaitement traduit.
Extraits :
« Je sais ce que Kindred fait, dit-il calmement d’un ton égal, en se renfonçant sur son siège. Je l’ai compris en l’attendant. Il a vécu là-bas, près de ce pont, depuis des semaines… Juste en se tenant à carreau. Il n’est pas stupide : il ne fait rien, il n’y a donc pas de trace. Pas de chèque, pas de factures, pas de notes, pas d’appels sur portable – cabines téléphoniques uniquement -, pas de cartes bancaires, du liquide – rien. C’est comme ça qu’on disparait au vingt et unième siècle – on refuse simplement d’y participer. On vit comme un paysan au Moyen Âge : tu mendies, tu voles, tu dors sous un buisson. Voilà pourquoi personne ne pouvait le trouver – même pas la foutue Brigade criminelle au complet de la Metropolitan Police. »
« Adam regagna Oystergate Building, plus calme et plus confiant qu’il ne l’avait été depuis le commencement de toute cette folle histoire. A présent, il avait un nom, il avait un appartement, il avait un job, il avait un passeport, il avait de l’argent, il avait une carte de crédit - bientôt il serait en mesure d’acquérir un téléphone portable... L’idée le frappa : désormais, il pouvait vraiment dire qu’Adam Kindred n’existait plus - Adam Kindred était superflu, supplanté, suranné. Adam Kindred avait bel et bien disparu, littéralement, profondément sous terre. Il avait maintenant devant lui une vie nouvelle et des opportunités nouvelles : l’avenir appartenait réellement à Primo Belem. »
Mon humble avis :
L'histoire ferait un bon film...J'ai aimé le style, l'écriture...
C'est une bonne analyse d'un problème de société d'aujourd'hui que l'on retrouve dans toutes les grandes villes et particulièrement à Londres, le fait qu'on puisse vivre en marge de la société et "disparaître"...
On retrouve dans ce roman un thème très utilisé actuellement par les écrivains : la recherche de nouveaux médicaments et les dérives qui peuvent surgir du fait des intérêts financiers considérables qui en découlent...
Il pose aussi la question du bien et du mal...où l'un s'arrête et l'autre commence... du destin qui peut basculer en une seconde, du risque aussi d'être pris pour coupable quand on est innocent...
Ninnenne